Loin des noms de collections qui puisent généralement leurs origines dans l’histoire d’une marque horlogère, dans la géographique environnante ou encore dans le vocabulaire romanesque, celui du Type XX de Breguet revêt une sorte d’aura mystique tel un message crypté, un charisme énigmatique accentué par son visage sombre.
Cependant, comme tout matériel militaire, cet outil destiné aux pilotes et au personnel navigant porte une appellation administrative imposée par l’Armée de l’air française qui, en 1953, lance un appel d’offres auprès des fabricants de montres selon un cahier des charges très précis. En effet, l’instrument doit être suffisamment robuste pour pouvoir endurer des conditions extrêmes entre les écarts de températures, l’humidité, l’altitude et la vitesse, mesurer au moins 38mm de diamètre, arborer un cadran obscur sur lequel essaiment des chiffres arabes surdimensionnés et luminescents pour une prise d’informations instantanée même la nuit, et embarquer une fonction chronographe avec retour en vol aisée à commander avec des gants épais. L’année suivante, en 1954, grâce notamment à sa maîtrise du flyback, l’entreprise Breguet est choisie par les forces aériennes françaises, l’Armée de l’air puis l’Aéronautique navale, pour la manufacturer ces montres, le Type 20 pour la première et le Type XX pour la seconde, un décalage orthographique imaginé pour différencier les modèles spécialement développés pour satisfaire les besoins techniques de chaque entités militaires.